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Date de mise en ligne : lundi 13 septembre 2010 - 13 644 vues
Annulation de Sizzla :
Reggaefrance dans la polémique
Explications après la publication le samedi 11 septembre par Le Post d’un article intitulé « Reggaefrance drague les fachos ».
La rançon du succès ? En deux jours, la rédaction s’est vue taxée d’homophobe et de facho. Reggaefrance subit depuis ce week-end une véritable campagne de dénigrement et de désinformation, une cour assidue menée par l’association Tjenbé Rèd, bien connue de nos colonnes puisque que nous avons largement relatée son combat depuis sa date de création.
Malgré tout ce qui s’est dit sur nous depuis samedi, aucun de ces journalistes-copistes n’a cherché à nous joindre pour recueillir nos déclarations. Triste presse. A tous, nous leur avons envoyé le droit de réponse suivant :
Le samedi 10 septembre 2010 à 22h14, l’association Tjenbé Rèd a publié sur le Post.fr un article intitulé « Reggaefrance.com drague les fachos ». Cet article comporte des informations erronées, ainsi que des allégations ayant une volonté affichée de nuire à la réputation et à l’image de Reggaefrance.com (SARL et marque commerciale), ce qui justifie à nos yeux son retrait du site et la publication d’un droit de réponse.
L’association Tjenbé Rèd affirme tout d’abord que nous sommes « toujours très proches de chanteurs comme Sizzla, Capleton ou Vybz Kartel qui appellent régulièrement au massacre des homosexuels. » Nous rappelons que Reggaefrance est un site d’information animé par des journalistes, et que le fait de dialoguer avec des artistes accusés d’homophobie, dans le cadre de l’exercice de notre métier, ne signifie pas pour autant une proximité idéologique avec eux. Reggaefrance a été l’un des premiers médias français à traiter de l’homophobie dans le reggae, nos premiers articles sur ce sujet remontent à 2004 (l’association Tjenbé Rèd n’existe "que" depuis 2007), et a donc toute légitimité pour poursuivre ce travail, sans pour autant devoir être assimilé aux artistes concernés.
Il s’avère simplement que Reggaefrance a toujours privilégié le dialogue et la médiation avec les artistes, plus efficaces à nos yeux que les pressions et confrontations stériles. C’est donc bien une question de méthode qui nous oppose à Tjenbé Rèd depuis la création de cette association et non un désaccord de fond sur l’homophobie, ce que Tjenbé Rèd se garde bien de signaler.
Tjenbé Rèd nous accuse ensuite de « colporter des contrevérités sur divers forums internet », sans en apporter la moindre preuve. Voici le message incriminé :
« Pour rappel des faits, SIZZLA à signé en 2007 le Reggae Compassinonate Act, s’engageant de fait à ne plus proférer ce genre de textes, et à sortir les morceaux concernés de son repertoire, faisant ainsi amende honorable,
Pensez-vous réelement faire évoluer la situation Jamaicaine dans le bon sens en poussant tout bonnement et simplement à l’annulation des concerts d’un artiste aujourd’hui rangé, jetant ainsi de l’huile sur le feu alors que la médiation fonctionne depuis maintenant 3 ans et que le débat fait son bout de chemin en Jamaique ? quel impact pensez vous que ce genre d’action pourrait avoir sur le peuple Jamaïquain à part accentuer les tensions entre communautés ? On ne peut chercher à lutter contre l’intolérance par l’intolérance…. en encore moins condamner quelqu’un par anticipation de ce qu’il pourrait potentiellement faire… »
Enfin, l’association Tjenbé Rèd nous accuse de proximité avec l’extrême-droite par la seule raison qu'un des membres de notre équipe a publié le message ci-dessus sur le site nation-presse.info. Tjenbé Rèd oublie de préciser que ce même message (fautes de frappes incluses) a été publié à quelques minutes d’intervalle sur les sites Têtu, Yagg et Megados, pour la simple raison que ces sites reprenaient les éléments du communiqué de Tjenbé Rèd : l’objectif était d’apporter des précisions dans une polémique qui avait toutes les chances de déraper, ce qui n’a pas manqué de se produire. Ce message a donc été publié sur tous ces sites sans préjuger de leur couleur politique. Il y a là encore un raccourci : le fait d’exprimer notre point de vue sur un site ne vaut pas acquiescement de la ligne éditoriale de celui-ci.
Nous pourrions tout autant retourner l’accusation à l’association Tjenbé Rèd : le dénigrement et la stigmatisation sont effectivement des méthodes historiques de l’extrême-droite qui jettent aujourd’hui le discrédit sur une lutte légitime contre l’homophobie.
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